Russie Eternelle, de Moscou à Saint-Pétersbourg
La Russie a connu ces 25 dernières années d’incroyables bouleversements. Chute du système communiste, émancipation d’une grande partie de l’empire, émergence d’une classe dirigeante et possédante extraordinairement riche, apparition d’une classe moyenne aisée, désindustrialisation au profit d’une situation de rente basée sur les revenus du pétrole et du gaz, retour de la puissance de l’Eglise liée à celui d’un pouvoir fort et centralisé.
L’Occident continue à observer la Russie avec intérêt, parfois avec crainte ou fascination, et souvent avec une certaine incompréhension.
Mais peut-on comprendre la Russie ? Question que tant d’observateurs russes et étrangers se posent depuis toujours.
L’histoire récente occulte quelque peu le passé de ce pays hors normes. Saint-Pétersbourg, Anneau d’Or, Moscou, Russie éternelle. Des lieux qui ont toujours fait rêver… Le film que Michel Drachoussoff présente dans le cadre d’Exploration du Monde et de Connaissance du Monde est une promenade dans la Russie des Tsars.
Des lieux magiques visités en été comme en hiver; une croisière remontant les rivières et les lacs de Moscou
à Saint-Pétersbourg. Une présentation originale alliant la qualité des images, une bande sonore de toute beauté et un talent de conteur reconnu.
Moscou-Kremlin et Moscou-business, Saint-Pétersbourg l’impériale avec ses palais et ses canaux, les cités historiques de Souzdal à Novgorod, la Russie profondément orthodoxe et parfois nostalgique d’un empire soviétique autrefois respecté, autant de sujets présentés avec brio par un conférencier dont les racines plongent dans la terre tant aimée par ses ancêtres. Ivan le Terrible, Tolstoï, Tchaïkovsky, Pierre le Grand, Dostoïevsky, L’Impératrice Catherine, Glazounov, tous se retrouvent dans cette fresque passionnante. Un spectacle à voir et à entendre…
Bande-annonce du film
Le programme du film
Partie 1
Mémoire…
L’auteur part à la recherche de la propriété familiale que ses grands-parents ont dû quitter lors de la révolution de 1917. Sur base des écrits de ses ancêtres, il retrouve les ruines de la maison, des écuries, du cadre de vie de plusieurs générations
Novgorod :
A 120 km au sud de Saint-Pétersbourg , la cité de Novgorod, cité république, cité commerciale, l’une des plus anciennes de la « Première » Russie. Cette ville diffère des autres : elle entretient des relations actives avec les pays de la Baltique et de la mer du Nord. Ses marchands pénètrent jusqu’au fleuve Obi, en Sibérie occidentale. Contrairement à Kiev, résidence princière, Novgorod est une république bourgeoise . Elle gardera sa particularité de ville « libre » jusqu’à ce que la rivière Volkhov soit transformée en un flot de sang par Ivan le Terrible au XVè siècle.
L’agriculture n’étant guère productive dans les terres pauvres du nord, les activités principales sont l’artisanat, l’exploitation des salines des rives de la Baltique, la pêche, la chasse aux fourrures et le commerce.
Avec la richesse, vient l’essor culturel.
La cathédrale Sainte Sophie est élevée en 1050 sur le modèle byzantin.
Les églises s’écartent du style byzantin ; l’architecture s’adapte aux conditions locales. Elles sont plus petites que dans le sud, plus trapues ; l’abondance de neige risquant d’écraser les coupoles en demi-sphère aplatie, on invente le bulbe, on accentue la pente des toitures ; pour éviter le froid hivernal, les fenêtres sont très étroites, placées aussi haut que possible. L’architecture russe se distingue moins par la perfection du détail que par l’art de grouper les masses et d’harmoniser les silhouettes avec les paysages. Le talent des maîtres de Novgorod va rayonner dans toute la chrétienté orthodoxe.
L’une des premières grandes écoles d’écriture d’Icônes a été fondée à Novgorod, avec entre autres Théophane Le Grec. L’autre école va naître dans la Principauté de Vladimir-Souzdal, avec Andrei Roublev.
Vladimir :
A l’est de Moscou, la principauté de Vladimir-Souzdal se développe, alors que dans le sud, la Russie Kiévienne agonise sous les coups de boutoir des envahisseurs mongols et les luttes entre principautés. Vladimir-Souzdal s’affirme comme puissance montante. Les Slaves ont colonisé et christianisé cette région de forêts, encore (mais plus pour très longtemps !) inaccessible aux cavaliers mongols.
Au style sobre et sévère de Kiev va succéder une période d’élégance et de magnificence. Des bâtisseurs viennent d’Europe et intègrent la tradition russe.
La cité de Vladimir est née. Des remparts d’origine ne reste que la porte dorée. De la cité de Vladimir des XIè et XIIè siècles ne restent que quelques merveilles architecturales. La porte dorée, la cathédrale de l’Assomption et tout près, la cathédrale de St Dimitri avec ses façades couvertes de sculptures somptueuses : Oiseaux, entrelacs de végétations, rois de l’ancien testament, prophètes, thèmes mythologiques, animaux héraldiques.
Souzdal :
Au nord de Vladimir, se trouve la cité de Souzdal, joyau de ce que l’on appelle aujourd’hui l’Anneau d’Or, ensemble des cités historiques entourant Moscou. On peut y admirer de nombreux monastères et autres édifices religieux du XIIè au XVIIème siècle, la plupart ayant été magnifiquement rénovés ces dernières années.
Moscou sous les Tsars Ivan III et IV :
Moscou est née au XIème siècle au centre de la Russie. On l’entoura d’un mur de bois en 1156. Des remparts de pierres furent élevés aux XIVème et XVème siècles. La ville devenait de plus en plus riche et puissante. C’est en effet son Prince qui collectait l’impôt dû aux Tatars par les Principautés voisines.
XVème siècle. Le Kremlin s’agrandit. De nouvelles cathédrales et tours sont érigées. Ivan III refuse de payer le tribut au Khan et expulse son envoyé. La reconquête est en marche. Son petit fils Ivan IV terminera le travail, Moscou devenant alors la capitale d’un empire, ne laissant aux Tatars qu’un petit territoire en Crimée.
Ivan le Terrible :
Ivan IV réorganise l’administration et crée un nouveau code judiciaire. Puis un code religieux. Mais son instabilité nerveuse s’amplifie. Il se méfie de tous, change de capitale en créant de nouveaux kremlins et monastères à travers toute la Russie.
Croisière de Moscou à Saint-Pétersbourg :
Le film nous emmène à la découverte des cité historiques du nord de la Russie en empruntant un bateau de croisière.
Nous visiterons successivement Ouglitch, Borissoglebsk, Yaroslavl, Kostroma, une série d’écluses sur la Volga, le fabuleux monastère Kirillov sur le lac Blanc, les extraordinaires églises de bois de l’archipel de Kiji, l’archipel Valaam, au nord du lac Ladoga, pour terminer par une entrée dans Saint-Pétersbourg en descendant la mythique Neva.
Saint-Pétersbourg :
L’auteur vous emmène à la découverte de l’une des plus belles villes du monde, en suivant les rives de la Neva et des nombreux canaux qui coupent la ville dans diverses directions, harmonisent l’espace avec différents thèmes artistiques et architecturaux. Puis, vous découvrirez les fabuleux palais des Tsars et des membres d la famille impériale : Petrodvorets, Tsarskoie Selo, Pavlovsk, le Palais Alexandre.
Eté comme hiver, la cité de Pierre le Grand est une pure merveille, un hymne à la rencontre entre l’Occident et la Russie, une parfaite réussite de celle que le Tsar Pierre Ier avait dessiné sur papier et décrétée « fenêtre ouverte sur l’Europe ». Ici, les architectes ne se sont pas pliés au paysage, mais l’ont créé eux-mêmes.
Partie 2
La fête de la victoire :
Partout à Moscou comme en province on commémore le 9 mai, jour officiel de la victoire.
Certes entretenu par une propagande efficace depuis 1945, cet hommage à la Patrie a survécu au système communiste car il est profondément ancré dans l’âme des Russes. Egalement, pour des raisons personnelles. Chaque famille a souffert la perte d’au moins un être cher.
Et puis, aux morts de la Grande guerre se sont ajoutés les morts des autres guerres, notamment celles d’Afghanistan et de Tchétchenie.
Moscou de Gorbatchev à aujourd’hui :
Moscou, mégapole de 14 millions d’habitants, avec son architecture stalinienne (université, Ministère des Affaires étrangères, ancien hôtel Ukraina, immeubles d’habitations). Aujourd’hui, cité du XXIè siècle, avec les immeubles de verre et d’acier du quartier des affaires « Moscow city ».
Le film retrace, avec des images (devenues de véritables archives) filmées par l’auteur dans les années 1980-2000, l’extraordinaire et fulgurante évolution d’un état en stagnation, puis en déliquescence, vers ce que l’on nomme aujourd’hui « La Russie de Poutine », délibérément tournée vers un XXIème siècle ultra-libéral. Suivra une promenade dans la Moscou touristique, de la Place Rouge au théâtre Bolchoi clôturera ce chapitre moscovite, avec un détour par les sites du couvent de Novodiévitché (en plein cœur de la ville) et de l’ensemble architectural de Kolomenskoie, merveille de finesse et d’élégance.
Bénédiction glacée… :
Depuis l’arrivée de M. Gorbatchev, la religion a repris ses droits. Les conversions sont nombreuses. Le retour à la Sainte Mère Eglise entraîne la renovation de nombreuses églises et une multiplication des baptêmes. Pour les nouveaux nés, et pour les adultes.
Certains tiennent à le faire le jour de la fête du baptême du Christ, la Théophanie, en janvier. Et en janvier, ici, il fait moins 20 degrés… Une croix a été découpée dans la glace d’un lac gelé…
La tradition dans les chants populaires :
Cette séquence nous fait découvrir la richesse du chant traditionnel russe, ses voix féminines, sa polyphonie parfois joyeuse, parfois mélancolique, La polyphonie russe est complexe, parfois déroutante, mais toujours d’une grande beauté. Nous découvrons plusieurs ensemble vocaux, l’un de la région de Kostroma, l’autre de Toula, avec une belle aventure de réinsertion sociale.
Yasnaïa Polyana, la propriété de Tolstoï :
Le film se termine dans le domaine familial de Tolstoi, là où il écrivit quelques uns de ses véritables monuments littéraires comme Guerre et Paix, Anna Karenine, la mort d’Ivan Illitch et tant d’autres chef-d’œuvres. Au plus profond de sa forêt qu’il aimait tant, repose dans la plus grande simplicité celui qui symbolise la complexité et la profondeur de l’âme russe.
Production: MNDCom-Suisse / Réalisation: Michel Drachoussoff
Programmation
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